L'Autorité de la concurrence a annoncé jeudi avoir donné la veille son accord au rachat par Eiffage des 49,99% détenus par le chinois Casil dans l'aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB).
"L'Autorité n'a pas identifié de problèmes de concurrence susceptibles de survenir à l'issue de l'opération", affirme dans un communiqué le régulateur, en donnant son aval au rachat par Eiffage "sans conditions particulières".
Présent dans les travaux publics, le groupe Eiffage est déjà concessionnaire de l'aéroport de Lille-Lesquin. L'aéroport de Toulouse-Blagnac est le troisième aéroport régional de France.
En avril 2015, l'Etat avait vendu 49,99% du capital de la société de gestion de l'aéroport de Toulouse à Casil Europe, holding française créée par un groupe d'Etat chinois et un fonds d'investissement hongkongais.
Les conditions de cette vente avaient provoqué de vives critiques, la Cour des comptes la qualifiant même d''"échec", épinglant notamment le "manque d'expérience de l'investisseur chinois".
Début 2018, l'État, qui détient encore 10,01% d'ATB, avait décidé de conserver cette participation sur laquelle Casil avait une option, empêchant ainsi l'actionnaire chinois de devenir majoritaire. Dans la foulée, Casil avait fait part de sa volonté de rechercher un repreneur potentiel de ses parts, pour lesquelles le groupe Eiffage a fait savoir son intérêt.
Le processus était suspendu à la validation par la justice -obtenue début octobre devant le Conseil d'Etat- de la procédure de privatisation partielle.
Début novembre, l'assemblée générale d'ATB a annoncé la distribution de 16,2 millions d'euros de dividendes, soit la totalité du bénéfice de l'exercice 2018, au grand dam des actionnaires locaux. Représentant 40% du capital, ils avaient dénoncé une "gestion strictement mercantile et à court terme" de la part du groupe chinois.
"Nous restons vigilants sur la gestion d'un équipement stratégique majeur pour l'économie locale", ont réagi jeudi ces actionnaires (région Occitanie, Département, Toulouse-Métropole et CCI de Toulouse).
"La cession de ses parts par Casil Europe devra permettre de mettre en place une nouvelle politique en matière de gouvernance, de distribution de dividendes et d'investissements, dans des perspectives de long terme", ont-ils ajouté dans un communiqué commun, réitérant leur demande à l'État "de renoncer définitivement à vendre ses 10,01%".
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Paris, 12 déc 2019 (AFP) - © 2019 AFP