La police n'en a pas fini avec la bande qui organisait le racket sur des chantiers de BTP à Marseille. Quatre autres personnes ont été présentées à un juge le 4 juin après 11 interpellations le 1er juin.
Le 4 juin, le procureur a annoncé que quatre hommes soupçonnés d'avoir racketté des entreprises sur des chantiers et de leur avoir imposé des embauches en les menaçant, devaient être présentés à un juge à Marseille en vue d'être mis en examen. Cette enquête dure depuis janvier et avait permis l'arrestation en début de semaine de 11 personnes, dont 7 ont été remises en liberté. Le directeur départemental de la sécurité publique, Pierre-Marie Bourniquel, a évoqué sa volonté de « mettre en coupe réglée des secteurs entiers du Nord de Marseille dans le BTP » et de « faire mal à ces gens qui coûtent tellement cher à la société ». Les hommes présentés au juge jeudi devraient être mis en examen pour extorsion, travail illégal en bande organisée et exercice d'une activité de gardiennage et de sécurité sans l'agrément. Ils encourent dix ans de prison selon Mr Robin qui a demandé leur placement en détention provisoire.
Ces hommes sont soupçonnés d'avoir fait incendier des engins sur le chantier de la liaison L2, qui doit permettre le contournement de Marseille, causant alors plus de 1,8 million d'euros de dégâts en début d'année.
Comme l'a détaillé le procureur, la société chargée du chantier a reçu un devis de la société de gardiennage des hommes mis en cause : son responsable recevait alors un homme qui lui expliquait que certains membres de sa société avaient causé l'incendie, et qui lui faisait comprendre qu'en embauchant sa société, il n'y-aurait plus aucun problème. Sur un autre chantier, un autre plaignant évoque pour sa part des « prestations fantômes » et certains des menaces physiques les visant eux ou leurs proches.
Outre le coût à l'incendie du début 2015, le préjudice est pour l'instant estimé à 2 millions d'euros pour l'Urssaf et à plus de un million d'euros en salaires non versés. Environ 235000 euros ont été saisis sur des comptes bancaires, ainsi que 15000 euros en liquide, deux voitures et une moto de grosse cylindrée.